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Concert au Temple des Sirènes

Sur les chemins des Montagne Bleues il est des temples comme des rêves vivants, des refuges pour les oiseaux de passage où l’on peut encore vivre quelques concerts dans la magie. Ainsi Kannonshoji et son parfum de santal, son horizon ouvert vers le lac Biwa et les reliefs au loin.

Quelle chance que de pouvoir jouer dans un tel lieu en cette période ! Chance ou bien « lien » comme nous a dit le moine responsable de ce temple en évoquant le filet qui tisse le monde et qui relie tout :  «  il nous faut savoir bien ouvrir les yeux pour voir les êtres et savoir reconnaître les bons liens, ceux dont il faut prendre soin, et aussi ceux dont il faut se défaire, il en va de la qualité du filet ». Comme il est bon de voir que dans la mémoire de ceux d’ici est imprégnée cette notion du filet et du sens de la communauté, de l’utilité de chacun. Alors un grand merci au Maire d’Omihachiman d’avoir su résonner en nous mettant directement en lien avec le moine de ce temple en entendant parler du projet «  Les Montagnes Bleues ». Un grand merci aussi à tous les bénévoles qui se sont démenés pour que ce concert et les autres soient de grands moment, au moine aux semelles de vent, à notre généreuse amie Yuko-san la semeuse de graines, à Ichita-san et à Hitomi-san la sirène lumineuse du lac en sa maison fée d’Okishima. D’ailleurs en parlant de sirène et de filet, l’histoire raconte que le Kannonshoji a été érigé par le prince Shotoku Taishi, ardent instigateur du bouddhisme en ces contrées, à la suite d’une rencontre avec une fée au bord du lac Biwa. Celle-ci lui aurait confié être devenue une sirène errante dans les abîmes de l’eau à la suite d’avoir été trop avide et d’avoir tuer bien plus de poissons que nécessaire lors d’une précédente vie dans laquelle elle était alors pêcheur. Shotoku Taishi a alors fait construire ce temple et y a fait  sculpter une représentation de la divinité bouddhiste Kannon, avec ses mille bras portant secours à tous les êtres, afin de libérer la sirène de ses souffrances. C’est ainsi le seul temple où subsiste la légende des sirènes au Japon. Voilà donc encore une histoire qui relie ce projet à son intention.